La biomécanique du cheval, c'est quoi et pourquoi ?
La biomécanique du cheval, c'est quoi et pourquoi ?
Nous sommes tous de plus en plus conscients de l'importance de la biomécanique pour le bien-être du cheval. Mais qu'est-ce réellement et pourquoi est-ce si important ?
Une courte leçon d'anatomie
La biomécanique, c'est l'étude du mouvement des êtres vivants. Pour l'étudier, on part donc de l'étude de l'anatomie. C'est ce qui nous permettra de comprendre ses aptitudes en terme de mouvement.
A l'état naturel, le cheval crée sa propre musculature et locomotion en fonction de ses besoins naturel. Auprès de l'homme, le cheval "travaille" et porte le poids du cavalier sur son dos.
Il faut savoir que de base le squelette du cheval n'est conçu fait pour avoir du poids sur son dos.
- Sa colonne vertébrale (située dans la cage thoracique) se termine au niveau du dos par des "apophyses épineuses", des espèces de grosses pointes osseuses remontant vers la pointe du dos du cheval. Les apophyses épineuses situées vers l'avant main sont inclinées vers l'arrière du cheval, et plus on avance vers le dos, plus elles sont orientées dans l'autre sens et s'inclinent vers l'avant. La seule apophyse droite est la T14, située plus ou moins au milieu du dos du cheval, celle sur laquelle un bon saddle fitter veillera à faire poser le poids du cavalier.
Lorsqu'on met du poids sur le dos du cheval sans préparation physique, le dos se "plie" légèrement en deux, et comme le poids du cavalier est situé au milieu du dos, les apophyses épineuses vont avoir tendance à se rapprocher. Plus cette action est forte, plus les apophyses épineuses risque de venir se toucher et pire, se frotter l'une contre l'autre. Et ceci est extrêmement douloureux pour le cheval. A plus long terme et si cette opération se répète trop régulièrement, de l'inflammation peut être provoquée et même la soudure de certaines vertèbres, ce qu'on appelle les "kissing spines", ce qui est presque irréversible et qui rend le cheval immontable ensuite.
- Contrairement aux antérieurs et aux postérieurs, la cage thoracique du cheval "pend" dans le vide est n'est pas soutenue par des structures osseuses comme les membres. En mettant du poids dessus, la cage thoracique du cheval "s'affaisse" vers le bas en rapprochant les processus épineux comme expliqué ci dessus.
- Un troisième élément anatomique important est le fait que l'épaule du cheval est posée sur les antérieurs et n'y est pas attachée par des os. Seuls des tissus (musculaires, tendineux,..) relient l'épaule aux antérieurs. En posant du poids sur le dos d'un cheval qui n'est pas préparé physiquement, les épaules s'affaissent sur les antérieurs en tirant sur ces tissus.
Et donc on ne peut pas monter à cheval..?
Vu que le cheval n'est pas conçu de base pour porter du poids, il est du devoir de l'homme de veiller à lui donner les moyens musculaires nécessaire afin que cette tâche soit confortable pour lui. C'est la que l'importance d'avoir un cheval qui nous "porte avec son dos" prend tout son sens. Cela passe par la musculation de la sangle abdominale et des muscles propulseurs, en travaillant à la fois en renforcement musculaire et en stretching pour faire un travail durable, évitant l'accumulation de tensions musculaires et allant ainsi dans le sens du bien être du cheval.
Ce travail se fait d'abord sans le poids du cavalier pour que le cheval puisse se muscler directement dans le bon sens et progressivement, sans douleur et avec une certaine facilité. A ce moment, le travail à pied, à la longe, à l'épaule et aux longues rênes prend tout son sens.
C'est un travail long et lent, qui demande de la régularité d'exercices, tout en respectant le rythme et l es limites physiques du cheval. Il est important de prendre le temps , d'observer et d'octroyer des moments de repos à son cheval.
L'importance de la décontraction est cruciale. En travaillant de manière crispée, le cheval tend d'autres muscles que ceux souhaités et accumule des tensions non désirables, qui peuvent provoquer à terme des lésions ostéopathiques. L'objectif est d'obtenir des chevaux "rond au travail" , des chevaux qui travaillent dans "le bon sens", qui est totalement détendu et qui n'est aucunement contraint dans ses mouvements.
Une décontraction physique passe aussi par une décontraction mentale. Le cheval doit se sentir bien dans le travail et aimer travailler avec vous. C'est là qu'interviennent les notions de horsemanship !
Un travail personnalisé pour chacun !
Un cheval n'est pas l'autre ! Il est indispensable d'observer le mouvement du cheval, repérer les dysfonctionnement éventuels, tenter d'apporter au cheval une amélioration de ses aptitudes, tels sont les objectifs de la gymnastique biomécanique du cheval. Au delà de nous aider à mieux connaître notre animal, cela peut aussi et surtout lui offrir plus de bien-être physique, mais aussi plus de bien-être mental, car il se sentira plus à l'aise dans tous les exercices et aura plus envie de coopérer dans toutes nos demandes.
Dans cette esprit, les aides du cavalier prennent une grande importance. Il est fondamental que toutes les aides soient logiques et claires. Même si vous êtes un cavalier expérimenté, continuez à vous former, vous informer , et à prendre des cours, car à tout niveau, le regard extérieur reste important.
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